Les Made-Laines en soutien aux aidants

Selon l’Association Française des Aidants, un Aidant est une personne qui « accompagne un proche malade, en situation de handicap, ou de dépendance à autrui pour les gestes de la vie quotidienne ».

Il est parfois difficile de concilier vie familiale, professionnelle ou de loisirs tout en s’occupant d’un proche.

Selon l’Association Vaincre Alzheimer, « les personnes qui s’occupent de personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer (ou les maladies apparentées) sont confrontées à la fois à des pressions exceptionnelles et à une prise de responsabilités inhabituelle […]. Alors que la maladie progresse, les personnes qui entourent les malades doivent constamment s’adapter aux changements incessants […]

Aussi, l’aidant familial réinvente sans cesse le quotidien et doit parfois faire preuve d’imagination pour établir de nouveaux modes de communication comme en témoigne le récit d’Odile, accompagnant sa Maman souffrant de la maladie d’Alzheimer.

« Hier c’était mon anniversaire mais tu ne me l’as pas souhaité, d’ailleurs cela fait plusieurs années.

Comme d’autres choses que je considérais acquises : nos bonjours, nos échanges autour d’un café, nos balades…

Tous ses petits riens qui, quand on les a, ne semblent pas avoir d’importance et quand ils ne sont plus, prennent une autre dimension et laissent un vide sans mesure.

Alors, on cherche, on innove, on s’adapte chaque jour en fonction des humeurs et des dispositions.

Avec toi, on a tâtonné, cherché, trouvé puis perdu.

On a redécouvert un autre biais de communication : le toucher.

Toi si pudique, ton premier réflexe a été de dire "ah non pas ca, je n’aime pas ! "

Et puis au fond de mes yeux, tu dois voir, au fond des tiens tu dois te souvenir. Alors tu me laisses faire, voire tu participes.

Petits moments partagés et volés à la maladie qui, Elle, ne demande pas la permission.

Elle prend toute la place, sans mot, sans bruit… Telle une voleuse efficace et productive.

A nous de construire et de profiter de ce nouveau monde avant qu’Elle ne vienne s’immiscer. Encore »


Les troubles du comportement peuvent être souvent déconcertants pour l’entourage, voire même affecter la relation avec son proche. Impuissance, désarroi, incompréhension, rejet ou agressivité sont des mots qui reviennent régulièrement dans le discours des aidants et peuvent même parfois engendrer de la culpabilité. Pour rappel, sont considérés comme troubles du comportement : la déambulation, les gestes répétitifs, l’agressivité ou l’agitation, les idées délirantes, l’apathie ou l’instabilité de l’humeur.


A un stade avancé de la maladie, les personnes âgées sont souvent davantage réceptives à un monde perceptif et sensoriel. Sauf pathologie spécifique, le toucher est le premier sens à se développer et le dernier à s’éteindre.

Parallèlement à la prise de médicaments, des dispositifs de thérapies non-médicamenteuses peuvent être proposés, avec comme objectifs principaux : le bien-être, le plaisir et la diminution des troubles du comportement.

Les tricoteuses de l’association de Made-Laines interviennent de façon bénévole et leurs productions sont distribuées gratuitement aux établissements ou aux familles.

De manière générale, la laine est souvent évocatrice de souvenirs agréables pour les personnes âgées. Cela leur permet donc de se recentrer sur des sensations corporelles plaisantes. Certaines personnes caressent, bercent (ou se bercent), se massent ou même chantent avec le manchon, retrouvant spontanément des gestes d’antan, notamment pour les Mamans. D’autres y cachent leurs mains bien au chaud, sensation agréable et relaxante. D’autres encore s’y accrochent comme un objet rassurant lors d’une toilette difficile ou d’un rendez-vous médical désagréable.


Aussi, le manchon sensoriel et/ou la balle pourrait alors représenter un support de communication verbale ou non verbale avec son proche, un moment de partage en dehors du soin, voire même du temps.



Cécile Bitsch , psychomotricienne (instagram: @cecilepsychomot)



Sources :