La Pouponthérapie® et la Maladie d'Alzheimer

Confrontés à des maladies pour le moment « non-guérissables », telle que la maladie d’Alzheimer, nous nous tournons de plus en plus vers des thérapies non-médicamenteuses: musicothérapie, art-thérapie, zoothérapie, entre autres sont proposées afin d’apporter un bien-être aux personnes atteintes d’importants troubles cognitifs. Dans un article apparu dans le Parisien juste la semaine dernière, des aidants témoignent des terribles effets du confinement sur leurs proches, atteints de la maladie d’Alzheimer: “Comme aucun traitement curatif n'existe pour Alzheimer, seuls le lien social et les activités non-médicamenteuses permettent de ralentir la progression de cette fichue maladie…” (Le Parisien : 30 mars, 2021:  Le cri de détresse des familles de malades d’Alzheimer : «Nous avons vu nos proches plonger plus vite»)

Béatrice Dussaud explore ce domaine de thérapies non-médicamenteuses depuis plusieurs années. Infirmière et membre de l’ARSI (Association de Recherche en Soins Infirmiers), Béatrice s’est penchée notamment sur une thérapie moins connue que certaines: en anglais la Doll Therapy,  que Béatrice a rebaptisée “Pouponthérapie”. 

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Son livre, publié récemment, intitulé “Un Poupon pour nos Aînés” est donc le fruit de plusieurs mois de recherches internationales sur cette approche qui se pratique depuis les années 80, notamment au Canada, et aux Etats-Unis. En France des soignants la pratiquent aussi; souvent bien, mais plutôt instinctivement, car jusqu’à présent il n’existait pas de formation ni de protocole relatifs à cette thérapie.  La lecture de ce livre, qui se veut une “découverte” des fondamentaux de la Pouponthérapie, ses potentials bénéfices, ses effets indésirables, etc. est un premier pas vers une formation plus approfondie et nécessaire.  

Ceci nous amène à la deuxième création de cette infirmière dévouée et militante: la toute première formation Pouponthérapie en France. Ce cursus donne un cadre thérapeutique aux intervenants ayant envie de pratiquer cette approche, notamment les psychologues, infirmièr(e)s, psychomotricien (ne)s, aides médico-psychologiques, aides soignantes, animatrices, auxiliaires de vie ou différents thérapeutes.  

Pour revenir à l’ouvrage, il présente la pouponthérapie d’une manière succincte et compréhensible. Il est assez accessible au lecteur non-initié au monde “médical”, tout en étant suffisamment complet pour répondre aux questions qui peuvent se poser autour de cette pratique: quel type de poupon utiliser?  dans quelles situations? etc…

Il traite des bénéfices que peut apporter la Pouponthérapie : la diminution de troubles du comportement souvent très difficiles pour le patient et son entourage, tout en abordant les effets indésirables.  Particulièrement intéressantes sont les différentes théories scientifiques proposées pour expliquer pourquoi la Pouponthérapie peut apaiser la personne, et déclencher par moment des réactions inattendues, chez un patient réputé “agressif” par exemple. 

Bien évidement, la question éthique est examinée également.  Cette thérapie est sujette à beaucoup de débats, parfois accusée d’être infantilisante et mensongère. L’auteure n’esquive pas cette question, et présente des arguments convaincants en défense de cette pratique qu’elle estime mal comprise.

Son coté “militant” a aussi mené Béatrice à lancer un mouvement,  une “entreprise humaniste” , dont le nom  “Slowcare” évoque une qualité de relation d'aide plus humaine, au rythme de la personne. Sa mission:  “Regrouper tous les acteurs de la relation d'aide qui participent ou ont envie de s'investir activement aux changements absolument nécessaire dans le prendre soin, nos modes de communication et d'interactions, pour une qualité de relation d'aide plus humaine, naturelle et respectueuse de  tous.”


Si vous avez envie de vous renseigner davantage sur le livre, les différentes formules de formation que propose Béatrice, ou en général sur cette plateforme qui regroupe soignants, thérapeutes, aidants unis par des valeurs Slowcare, vous pouvez vous documenter sur son site: www. slowcare.fr .